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Camille Renault et le bateau de pierre
Camille Renault et le bateau de pierre
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11 juin 2006

Camille parle de Jacques Villon

Camille Renault

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Jacques Villon, je l’ai connu d’une drôle de façon.
D’abord, il venait avec des femmes qu’il ne pouvait pas recevoir chez lui.
Après je suis allé chez lui et puis, s’est établi entre nous une sorte de communication.
Il savait que chez moi, avec une gravure et un dessin il pouvait venir faire deux ou quatre couverts.
On avait une espèce de code de non-agression… Tous les cent couverts il me donnait une toile.
Quelques fois il me disait, “où en est-on de nos comptes, Monsieur Renault”?
C’était l’homme le plus charmant de la terre.
A soixante couverts j’aurais pu dire : il y en a cent et, si à cent-dix, je lui avais dit, il y en a 60 ç’aurait été la même chose, il disait toujours oui !

Jacques Villon était très beau. Il avait alors un peu plus de la soixantaine - et il avait beaucoup de douceur.
Comme fils de notaire il avait fait ses humanités et son droit.
Ce n’était pas un peintre vulgaire ; je l’aimais beaucoup.

Il me dominait de toute sa grandeur, mais il était resté “foncièrement normand” comme disait ma belle-mère.
Elle était en admiration quand elle voyait Villon que l’on portait aux nues, chanter “la vaque à Durand” en patois normand.

Au début quand il venait chez moi, il n’était pas connu, pour vivre il gravait les tableaux des autres.
Il aimait s’entourer, il emmenait des artistes ou bien, il venait avec LHOTE…

LA MORT DE VILLON, le 8 juin 1963

Je ne vivais que pour lui. Quand il venait, c’était comme s’il m’appartenait.
Puteaux sans lui, ça n’avait plus d’attrait, ça ne m’intéressait plus.

J’ai abandonné.

CAMILLE RENAULT

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